Le Pérou, principal exportateur, a expédié plus de 20 800 conteneurs vers l’Europe (+30 %), contribuant à la surabondance mondiale avec l’Afrique du Sud et le Kenya. Les gros calibres se vendent souvent sous 2,50 €/kg, tandis que les petits fruits, plus rares, atteignent plus de 3,00 €/kg. La demande, ralentie durant l’été, repart avec la rentrée de septembre, alors que la saison méditerranéenne s’annonce précoce (Israël, Maroc, puis Espagne).
Europe : Entre abondance et mutation des origines
- Italie : Les prix se maintiennent entre 3 et 4 €/kg. Les ventes d’avocats israéliens sont freinées par le contexte géopolitique. Les producteurs italiens, notamment en Calabre, poursuivent la croissance de la production biologique, même si la demande se stabilise.
- Espagne : Une hausse de 20 à 25 % de la production est attendue grâce à de meilleures pluies et à l’entrée en production de nouvelles plantations. Le centre de gravité se déplace de Málaga vers Huelva, Cadix et la Communauté valencienne, où l’eau est plus disponible.
- Allemagne : Après un pic péruvien record (18 000 conteneurs/semaine), l’offre baisse. Les petits calibres manquent, provoquant une hausse des prix. Le Chili, Israël et le Maroc prendront le relais dès novembre.
- Pays-Bas : Les importations péruviennes restent fortes. Les gros calibres chutent sous 2,50 €/kg, tandis que les fruits moyens et petits (Kenya, Colombie) dépassent 3 €/kg. La transition vers le Maroc et l’Espagne s’annonce fluide.
- France : Les prix restent faibles malgré une consommation soutenue. Le Maroc et Israël démarreront plus tôt, avec de nouveaux vergers et des volumes plus élevés.
Amériques : Leadership péruvien et expansion colombienne
- Mexique : Domine toujours le marché américain grâce à sa proximité, mais l’accès à l’Europe reste limité par des contraintes de certification.
- États-Unis / Canada : Le marché reste bien approvisionné par le Mexique, la Californie et le Pérou. Les prix sont stables et attractifs, soutenus par des promotions de la grande distribution.
- Pérou : Après une offre excédentaire à mi-saison, les prix se redressent (9 à 12 €/boîte). Le pays cherche à étendre sa présence en Asie (Japon, Corée, Chine).
- Colombie : Vise une production annuelle sur 52 semaines, avec une hausse des volumes et des taux de matière sèche élevés (>23 %). 80 % des exportations vont vers l’Europe, 20 % vers les États-Unis.
- Guatemala : Cherche à consolider ses exportations vers l’Europe (600 conteneurs/an) et à pénétrer les marchés asiatiques (Japon, Corée).
Afrique : Expansion et diversification
- Afrique du Sud : Bénéficie d’une fenêtre favorable (semaines 40–44) alors que le Pérou termine. Forte demande au Royaume-Uni et dans l’UE, mais résultats mitigés en Chine et en Inde.
- Kenya : Démarre son deuxième cycle avec des prix en hausse (+10–20 %). Plus de 70 % de la production est transformée en huile d’avocat.
- Tanzanie : Saison achevée, demande stable en Europe, au Moyen-Orient et en Inde. Le pays s’impose comme nouvelle origine fiable.
- Rwanda : Croissance spectaculaire (+200 à 300 %), avec un objectif de 25 000 tonnes d’ici 2027. Les exportations vers l’Europe et le Moyen-Orient progressent grâce à une logistique améliorée.
- Égypte : Émergente sur le marché, avec une stratégie ambitieuse : devenir exportateur majeur d’ici 5 à 7 ans grâce à ses avantages logistiques et coûts compétitifs.
- Maroc : Saison difficile : les vagues de chaleur ont réduit la récolte de 40 à 60 % (environ 80 000 tonnes). Les producteurs misent sur des fruits de gros calibres pour compenser les pertes et maintenir des prix élevés.
Tendances générales
- Le marché mondial reste excédentaire mais inégalement réparti selon les calibres.
- Les prix bas favorisent la consommation, mais les marges des producteurs se réduisent.
- Le centre de gravité de la production se déplace vers de nouvelles zones (Afrique de l’Est, Méditerranée).
- La diversification géographique devient une stratégie clé pour garantir un approvisionnement toute l’année.
- Les enjeux climatiques et logistiques (chaleur, eau, transport maritime) redessinent la carte mondiale de l’avocat.