 
						« La saison indienne des myrtilles débute en janvier et se poursuit jusqu’à fin avril, avec une gamme de variétés à faible besoin en froid ou sans besoin en froid, issues de Fall Creek, Planasa et d’autres sélectionneurs, cultivées dans différentes exploitations du centre et du nord de l’Inde », précise-t-il. Lorsque la récolte locale touche à sa fin, les importations débutent en mai, comblant ainsi le vide jusqu’à la reprise de la production nationale. « C’est la basse saison au Pérou, mais certaines exploitations situées en altitude continuent à récolter, ce qui nous aide à maintenir l’approvisionnement », ajoute Parashar.
Actuellement, Exotic Imports importe entre 8 et 10 tonnes de myrtilles fraîches par semaine par avion vers Delhi et Mumbai, incluant les variétés Malibu, Manila et Madeira de Planasa, Emerald et A-blues de Fall Creek, ainsi que certaines variétés Sekoya en provenance du Pérou, des Pays-Bas, de la Pologne et de la Géorgie.
Défis logistiques et stratégie d’importation
Bien que la qualité à l’origine soit généralement excellente, Parashar souligne que le principal défi reste de maintenir la fraîcheur des fruits jusqu’à leur arrivée en Inde. « Les multiples escales et le coût élevé du transport aérien perturbent souvent la chaîne du froid, ce qui affecte l’apparence et la texture croquante des myrtilles. Les vols directs, plus fiables pour préserver la qualité, sont extrêmement rares et coûteux. » Il met également en avant l’avantage de l’approvisionnement via les Pays-Bas : « Il est parfois plus judicieux pour nos partenaires basés aux Pays-Bas de regrouper les fruits de différentes origines afin d’obtenir de meilleurs prix et volumes. » Selon lui, les prix internationaux se sont récemment assouplis en raison de la hausse de la production mondiale, notamment au Pérou, où les volumes ont augmenté de 25 à 30 % cette saison. Cependant, les producteurs ajustent désormais leurs tarifs selon les marchés de destination, contrairement aux années précédentes où les prix étaient fixes.
Nouvelles perspectives : Afrique du Sud, expansion nationale et marché en pleine maturité
En regardant vers l’avenir, Parashar estime que l’Afrique du Sud pourrait devenir une nouvelle source d’approvisionnement, offrant des temps de transit plus courts, sous réserve de l’obtention des autorisations phytosanitaires indiennes. « Le Chili reste une source ouverte, mais il produit surtout des variétés nécessitant beaucoup de froid, qui supportent mal les longs trajets. Cependant, des variétés comme Biloxi, ainsi que d’autres variétés de Planasa et Sekoya cultivées au Chili, pourraient bien convenir au marché indien. »
L’entreprise prévoit également d’étendre ses importations en vrac via des conteneurs maritimes, afin d’approvisionner la grande distribution et les villes de deuxième et troisième niveau. « Nous travaillons à importer directement des conteneurs depuis le Pérou dès l’an prochain, pour réduire les coûts et élargir notre couverture », précise-t-il. Parashar estime la production annuelle indienne de myrtilles entre 400 et 600 tonnes, avec plusieurs grands projets de plus de 20 hectares dans les États du Madhya Pradesh et de l’Uttarakhand, en partenariat avec des producteurs internationaux pour la culture de variétés brevetées.
Un marché en croissance et en structuration
Lorsque la saison locale redémarrera en janvier, les importations diminueront à nouveau. « Lorsque le fruit indien revient sur le marché, il peut être vendu à des prix plus bas tout en restant rentable », précise Parashar. Il conclut : « Le marché indien de la myrtille trouve son équilibre entre la croissance de la production locale et une stratégie d’approvisionnement mondial plus efficace. La transition vers des importations en vrac et l’expansion vers de nouvelles villes illustrent un marché en pleine maturité, prêt à répondre à une demande nationale en forte hausse.»
 
			